Alors que les réseaux sociaux traditionnels sont de plus en plus critiqués, une nouvelle plateforme fait parler d’elle : Bluesky. Lancée en 2019 comme un projet interne de Twitter, la startup a pris son envol en 2022 et attire déjà l’attention des professionnels du digital.
Une croissance fulgurante
Bluesky a enregistré une croissance spectaculaire après les dernières élections américaines, attirant plus de 7 millions de nouveaux utilisateurs en deux semaines. Avec plus de 21 millions d’utilisateurs, la plateforme se positionne comme un concurrent sérieux de X (anciennement Twitter) et Threads de Meta, même si ces derniers conservent une longueur d’avance.
Une architecture « à l’épreuve des milliardaires »
Lors d’une interview sur CNBC, Jay Graber, PDG de Bluesky, a présenté la particularité de la plateforme : une architecture « à l’épreuve des milliardaires ». Cette approche repose sur un design ouvert et décentralisé, offrant aux utilisateurs une liberté inédite.
« La protection contre les caprices des milliardaires est intégrée à la conception même de notre système », explique Graber. « Si quelqu’un rachetait Bluesky ou si l’entreprise venait à disparaître, tout le code source resterait ouvert. Ce qui est arrivé à Twitter ne pourrait pas nous arriver de la même manière, car les utilisateurs auraient toujours la possibilité de migrer instantanément sans avoir à repartir de zéro. »
Un véritable changement de paradigme par rapport aux réseaux sociaux traditionnels, où les utilisateurs sont souvent dépendants d’une plateforme unique. Bluesky offre ainsi une alternative séduisante pour ceux qui se soucient de la pérennité de leur présence en ligne.
L’héritage de Twitter, une vision d’avenir
Si Bluesky a été initiée par Jack Dorsey, ancien PDG de Twitter, l’entreprise est indépendante depuis 2022. Jay Graber, fondatrice du réseau social événementiel Happening, a été choisie pour incarner cette vision d’un réseau social plus éthique et transparent.
« En 2019, Jack avait une vision pour améliorer les médias sociaux, c’est pourquoi il m’a choisie pour construire ce projet », précise Graber. « Nous sommes reconnaissants de cette initiative et nous continuons à la développer. Nous construisons un réseau social open source que chacun peut s’approprier. C’est radicalement différent de tout ce qui a été fait dans les médias sociaux auparavant. Personne n’a été aussi ouvert, aussi transparent et n’a mis autant de contrôle entre les mains des utilisateurs. »
Une monétisation éthique
Contrairement aux géants du secteur qui misent sur la publicité ciblée, Bluesky envisage une approche différente. L’entreprise prévoit de proposer des abonnements donnant accès à des fonctionnalités premium, tout en développant un écosystème pour les développeurs tiers.
« Nous n’allons pas construire un algorithme qui vous bombarde de publicités en vous enfermant dans le système. Ce n’est pas notre modèle. », affirme Graber.
Ce positionnement ferme contre la publicité algorithmique pourrait séduire les utilisateurs lassés des pratiques intrusives de certains réseaux sociaux.
Un avenir prometteur ?
Avec 15 millions de dollars levés en septembre dernier auprès de Blockchain Capital, Bluesky dispose de solides atouts pour concrétiser sa vision. La startup, qui a levé 36 millions de dollars au total, semble bien armée pour développer son infrastructure et ses services.
L’émergence de Bluesky marque un tournant dans l’industrie des médias sociaux. En proposant une alternative décentralisée, éthique et respectueuse de la vie privée, elle répond aux préoccupations croissantes des utilisateurs. Pour les professionnels du digital, Bluesky représente une opportunité d’explorer de nouveaux modèles d’engagement.
